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Résilience et vertus : Le défi de la marche

Dans un monde où la vitesse et la facilité prévalent, la marche devient un acte profondément symbolique. Plus qu’un simple mouvement du corps, elle devient le reflet d’une reconstruction intérieure, un parcours qui renforce les vertus humaines essentielles à toute résilience. Pour ceux qui sont blessés psychiquement, la marche est bien plus qu’un simple moyen de rétablir leur santé mentale : elle est un chemin initiatique, un instrument de développement personnel qui leur permet d’affirmer leur humanité et de renforcer leur caractère moral. 

À travers chaque pas, les vertus telles que le courage, la persévérance, la patience et l'humilité se révèlent et se cultivent.



1. La marche, une école de vertus

La marche est une activité simple et ancestrale. Elle est aussi une épreuve parfois un défi qui exige de nous une mobilisation des vertus cardinales. Sa pratique transforme chaque pas en une opportunité de renforcer son caractère, d’affirmer ses valeurs, et de se reconstruire.

  • Elle demande d’abord du courage. Marcher, surtout lorsque l’on est psychologiquement blessé, demande un acte de courage. Sortir de chez soi, affronter ses peurs et ses angoisses, même pour une simple promenade, est un acte qui demande au blessé de mobiliser le courage. Cette exposition qui s’affirme dans le fait de faire face à l’incertitude, de se remettre en mouvement malgré la souffrance affermit le courage

  • La marche édifie la patience car elle n’est pas une course, mais un chemin. En avançant lentement, pas à pas, elle apprend au blessé à accueillir le temps, à accepter le rythme du corps et à être patient avec lui-même. Chaque pas invite à vivre l’instant présent, à dépasser l’impatience qui naît souvent des blessures psychiques.

  • La marche suppose la persévérance parce qu’elle est un effort de longue haleine. Elle nous enseigne à aller au-delà des difficultés, à traverser la fatigue, les doutes, et parfois même la douleur. La persévérance, dans ce contexte, devient progressivement un acte de résistance contre l’épuisement mental et émotionnel, et surtout un moyen de se redresser après les épreuves.

  • La marche affirme l’humilité : Marcher n’est pas un acte de performance, mais un acte simple, humble. : Il n’y a rien de plus humble que de marcher, d’accepter que la vie est faite de petits pas. Cette humilité face à l’effort physique est une clé pour surmonter les épreuves psychologiques. En marchant, nous faisons face à notre condition humaine, on l’accepte vulnérable et imparfaite. La simplicité de la marche nous rappelle que la force réside dans l’humilité et l’acceptation de notre propre rythme.


2. La marche perçue comme une métaphore de la reconstruction intérieure

Les blessures psychiques laissent le plus souvent des cicatrices profondes. Mais la marche, dans sa simplicité, devient une métaphore de la reconstruction. Tout comme les premiers pas d’un enfant, chaque promenade devient un apprentissage, un retour vers l’autonomie, un moyen de reconnecter avec soi-même et avec le monde extérieur. La marche est un chemin symbolique vers une amélioration et la reconstruction de soi.

La notion de vertu, en lien avec la marche, rappelle cette idée fondamentale : le développement moral se construit à travers l’action. Chaque pas fait écho à un choix moral, à un renforcement de notre caractère. La vertu, au sens étymologique du terme (du latin virtus signifiant « force »), est ce qui nous permet de surmonter les défis de la vie. Dans ce contexte, la marche devient un acte de force morale, un moyen de se renforcer face à l’adversité.



3. La science de la marche et ses bienfaits sur les vertus humaines

Au-delà de son impact sur la santé mentale, la marche stimule aussi notre moralité. Des études ont montré que l'activité physique régulière, particulièrement la marche, favorise une meilleure gestion du stress, renforce la concentration surtout pendant les phases solitaires, et améliore la résilience émotionnelle. Ce sont toutes des qualités qui s’enracinent dans les vertus humaines essentielles. La marche devient donc un terrain d’exercice pour ces vertus, en agissant positivement sur notre mental et nos comportements.


Des recherches ont aussi prouvé que la marche régulière améliore la connectivité neuronale, ce qui permet de mieux gérer les émotions et de renforcer notre capacité à faire face à l’adversité. Les vertus de la marche ne sont pas seulement psychologiques : elles sont profondément cérébrales, ancrées dans notre biologie et notre physiologie.



4. Comment intégrer la marche dans sa vie ?  Il est des obstacles à surmonter :

Pour les blessés psychiques, la marche peut paraître difficile, voire intimidante. Toutefois comme toute grande aventure, elle commence par un petit pas. 


Quelques conseils pratiques pour intégrer la marche dans la vie quotidienne, tout en renforçant ses vertus humaines, sont indispensables pour tirer le meilleur profit de la marche :

  • Commencez petit : Soyez modestes. Si l’idée de marcher pendant 30 minutes semble accablante, commencez par 5 à 10 minutes. L’important est de créer une habitude, une forme de reflexe sans se mettre de pression.

  • Soyez patient avec vous-même : Ne vous jugez pas trop sévèrement si certaines journées sont plus difficiles. La marche, tout comme le chemin de l’amélioration psychique, nécessite du temps et de la patience.

  • Fixez des objectifs modérés : Comme pour tout processus de guérison, il est essentiel de se fixer des objectifs réalistes. Augmentez la durée ou la difficulté de la marche progressivement, à votre rythme.

  • Choisissez des lieux inspirants : La nature est un lieu idéal pour marcher et cultiver des vertus. L’isolement ou les paysages apaisants peuvent renforcer le calme intérieur et offrir un cadre propice à la réflexion. La beauté des lieux traversés est une véritable nourriture non seulement pour l’esprit mais aussi pour l’âme. Gustave Thibon dit que « L’esprit vit de ce qu’il prend, l’âme de ce qu’elle reçoit. ». La beauté se révèle parfois dans la splendeur d’un paysage et permet souvent un ressourcement intérieur majeur. Face à des paysages parfois éblouissants, le silence devient alors un allié précieux pour permettre l’assimilation de cette expérience.

  • Marchez avec intention : Essayez de marcher de manière consciente. Concentrez-vous sur vos pas, votre respiration, le monde autour de vous. La pleine conscience pendant la marche amplifie ses effets thérapeutiques et renforce l’ancrage des vertus dans votre quotidien. L’intention permet de créer le sens



En conclusion : La marche propose un chemin vers les vertus du cœur et de l’esprit


La marche n'est pas qu’un simple déplacement physique ; elle est un acte symbolique puissant qui nourrit et cultive les vertus humaines. En mobilisant des qualités comme la patience, la persévérance, le courage et l'humilité, elle devient un véritable chemin vers la résilience. Pour ceux qui souffrent de blessures psychiques, chaque pas est un pas vers la guérison intérieure et le renouveau moral.


La marche, dans sa simplicité, nous enseigne que les grandes transformations se construisent à travers de petits gestes répétés, avec humilité et persévérance. Elle est un moyen d'affirmer notre humanité, de réconcilier le corps et l’esprit, et de retrouver notre force intérieure pour affronter les défis de la vie.


En intégrant la marche dans son quotidien, c’est offrir un chemin vers la guérison, vers la réconciliation avec son corps et son esprit. La résilience est un voyage, et la marche est l’un des moyens les plus puissants pour avancer.


Dr Gérard CHAPUT

Président Les Sentinelles de la Nation

Résilience et vertus : Le défi de la marche
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